Le secteur de la finance a été très dynamique en 2019 sur la création de postes. Et si la crise sanitaire que traverse le pays a certes eu des répercussions, l’adaptabilité des organisations a permis une reprise des recrutements.

10 juin 2020 • FED Group • 4 min

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Fed Finance, le cabinet spécialiste du recrutement des métiers comptables et financiers en entreprise, en banque, en assurance, en finance de marché et en cabinets d’audit et d’expertise comptable a publié en début d’année son baromètre annuel.

Il renseigne notamment sur la manière dont les entreprises ont recruté en 2019 (types de contrat et motifs d’embauche) et compare ces données à celles de l’année 2018. « Le marché de l’emploi des métiers comptables et financiers en 2019 confirme son embellie après avoir retrouvé son niveau d’avant crise en 2018 », rapporte Mathieu Blaie, directeur associé Fed Finance.

Mais qu’en est-il pour 2020 ? « Face à la crise, le secteur de la banque et de l’assurance a poursuivi son activité en s’adaptant », explique Vincent Picard, également directeur associé. A sa connaissance, le secteur n’a pas eu, ou alors peu recours au chômage partiel, les banquiers et les assureurs poursuivant leur activité professionnelle. Si les collaborateurs permanents étaient principalement en présentiel, en revanche, « les organisations ont exploité le recours au télétravail notamment pour permettre aux intérimaires de continuer à travailler, fait-il savoir. Elles sont très bien structurées à ce niveau-là. »

La création de postes différés

D’après le baromètre du cabinet, déjà en forte hausse en 2018, la part des créations de postes a bien progressé en 2019 en gagnant près de 4 points par rapport à l’année précédente. En 2019, elle constitue le deuxième motif d’embauche et près d’un tiers des recrutements (31,75 %).

Remplacer un collaborateur reste la première raison de recruter (39 %), l’accroissement d’activé représente quant à lui 29,25 % des recrutements. Cependant, la part des remplacements ne cesse de baisser depuis 2018. En 2019, ils perdent 4,5 points alors que jusqu’en 2017, ils représentaient plus de la moitié des motifs d’embauche.

Avec la crise, le secteur a bien entendu été impacté. « Même s’il y a eu beaucoup de travail, le recrutement a vécu un vrai coup d’arrêt les premières semaines de la crise, constate Vincent Picard. Nous concernant, 50 % des postes en processus de recrutement ont été arrêtés. Néanmoins, il s’agit en majorité de report de recrutement en attendant d’avoir plus de visibilité. » Puis, progressivement, le recrutement a repris. « Certains process ont d’ailleurs été amorcés pendant la crise avec des premiers rendez-vous en visioconférence, observe Vincent Picard. Les recrutements prévus ont finalement été assumés car les organisations recherchent des métiers techniques et des compétences précises. »

« La vraie rentrée sera en septembre. C’est à ce moment-là que nous allons pouvoir mesurer l’impact de la crise sur le recrutement au sein du secteur. »

Le CDI privilégié par les employeurs

Autre enseignement du baromètre : la part des CDI a encore progressé en 2019, avec cependant un ralentissement puisque ce contrat a gagné 1,75 points par rapport à 2018. L’année dernière, il avait progressé de plus de 6 points. C’est le contrat privilégié par les recruteurs pour embaucher les financiers, ils y recourent pour plus d’un recrutement sur deux (56,5 %) et pour remplacer un collaborateur dans la majorité des cas. De son côté, le CDD a légèrement progressé en 2019 avec un point de plus. Il représente néanmoins seulement 11 % des recrutements.

 Enfin, l’intérim représente près d’un tiers des contrats mais est en baisse de 2,5 points par rapport à l’année précédente (32,5 % en 2019). C’est le contrat privilégié pour faire face à un accroissement d’activité. Au quatrième trimestre 2019, il a représenté le deuxième motif d’embauche juste derrière la création de poste.

Avec la crise, les mandats pour les CDI, les CDD et les missions de travail temporaires, reprennent progressivement. « Certes, ce n’est pas autant qu’avant, reconnaît Vincent Picard. Mais depuis le 2 juin, le recrutement s’accélère en fonction des besoins de chacun. Il n’y a pas encore de tendance de marché marqué pour le moment. » Et de conclure : « La vraie rentrée sera en septembre. C’est à ce moment-là que nous allons pouvoir mesurer l’impact de la crise sur le recrutement au sein du secteur. »

Source de l'article : www.emploi-pro.fr | Par Laure Martin